Société

Le MEDEF se place en vigilance orange !

Vendredi, le MEDEF exprimait son inquiétude face à la loi des finances 2013. Alourdissement des charges, succession de réformes qui ne leur permettent pas de se projeter et encore moins d’investir, les chefs d’entreprise sont en vigilance orange.

 Pour le MEDEF, 2013 doit mettre en œuvre la réduction des déficits publics et le désendettement. Frédéric Duval, délégué général de Bretagne en a fait la démonstration, analysant l’évolution de la dette publique en France et son impact sur la compétitivité des entreprises en Europe. « Les Etats ont pêché par excès de dépenses, déclare-t-il. L’emprunt de la France, c’est sept fois le budget de la justice ».

Les Etats successifs ont tenté de dynamiser l’économie par la relance de la consommation. Un choix qui a contribué  à creuser le déficit. « Il y a plus d’électeurs consommateurs que d’électeurs producteurs, justifie-t-il. L’Etat a privilégié la redistribution plutôt que la production ».

Prix de revient plus cher en France

Il décrit une industrie manufacturée surexposée aux charges sociales et montre comment la France se laisse distancer au cours des années par les autres pays européens, qui eux, choisissent de réformer leur système. « La France en 2000 a un coût horaire du travail inférieur de 8% à celui de l’Allemagne. En 2010, il est supérieur de 10% ». En France, le capital est plus taxé et la consommation l’est moins, des critères qui risquent de dégrader la capacité à investir.

Il compare enfin la production d’une même entreprise installée en Allemagne ou en France. « En Allemagne, le temps de travail est plus important, les charges et les taxes pesant sur l’employeur sont plus faibles et ce pays a une grande souplesse de gestion. Le prix de revient industriel en Allemagne est de 16% inférieur à celui en France, conclut-il.  Ça interpelle et ça énerve ! ».

Canada et Danemark

Surtout quand la situation se dégrade. La richesse par habitant en France est aujourd’hui inférieure à la moyenne européenne (sur 15 pays). Mais tout n’est pas perdu, pour remonter le moral des troupes, Frédéric Duval cite l’exemple du Canada qui, déficitaire, s’est appuyé sur une campagne d’information pour accompagner des réformes drastiques et remonter la pente ou du Danemark qui a mis tous les partenaires sociaux autour de la table pour relancer l’économie. Deux choix qui ont porté leurs fruits.

Mais les dirigeants présents voient l’avenir plutôt  en gris. « Le projet de  loi des finances 2013 augmente les taxes des entreprises de 10 milliards d’euros,  s’inquiètent-ils, craignant que l’alourdissement des prélèvements ne freine l’investissement et l’emploi.

 Manque de visibilité

« Et si on y ajoute le manque de visibilité, conséquence des réformes qui changent tout le temps, comment les entreprises peuvent-elles investir ? »,  interrogent encore les chefs d’entreprise.

Le MEDEF préconise une augmentation de la TVA, une baisse des charges salariales transférées sur la CSG. Il craint également que les nouvelles mesures fiscales ne fassent peser une menace sur le financement des entreprises.  Désendettement et compétitivité pourront-ils cohabiter ? En alerte, le syndicat reste vigilant aux prochaines évolutions.

B.Boulay

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