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10 ans du CLIC : les grands-mères à l’honneur

On vit de plus en plus vieux. Ce temps de vie doit trouver sa place dans la société. Les CLIC, ces centres de proximité pour les personnes âgées, sont une réponse. Pour fêter leurs 10 ans, Noëlle Chatelet aborde le sujet du vieillissement par la passion d’être grand-mère.

 

On vit de plus en plus vieux, mais pour l’instant, dans notre société, vieillir est plutôt un handicap. Il se conjugue avec des moins « ce qu’on ne peut plus faire » et des plus, « l’aide qu’on doit solliciter ». Dans une société basée sur la rentabilité, la productivité, les personnes âgées n’ont plus de place. D’où cette lutte contre le vieillissement, cette course pour rester en forme. Et quand on perd l’autonomie, c’est aussi l’isolement, comme le remarque Yannick Dars, car chaque acte de la vie courante demande de la mobilité. « La vieillesse a besoin qu’on redore son blason », déclare Noëlle Chatelet.

« On est chanceuse de s’avoir »

Noëlle Chatelet, écrivain et co-auteur du court métrage « Passion grand-mère » a choisi d’aborder le sujet par cette aventure de la grand-maternité qui ouvre des portes inattendues. D’après son film, seules les femmes mûres sont touchées ! Les grands-pères ici n’ont pas la parole. Dommage ! Les toute jeunes grands-mères non plus.

Le film traduit le bouleversement profond face à ce petit être confiant et abandonné, « On ne naît pas grand-mère, on le devient ». Puis une relation se tisse complice, presque fusionnelle, forte et différente. « On est chanceuse de s’avoir, témoigne une petite fille devenue adolescente. Ma grand-mère m’a toujours bluffée ».

Un repère dans la filiation et la transmission

Présente quand il faut, toujours prête à l’encourager à devenir lui-même, la grand-mère est un soutien indéfectible pour le petit-enfant, un repère dans la vie et dans la filiation.

La grand-mère trouve sa place et savoure cette exceptionnelle rencontre. « J’ai la passion d’être grand-mère ». C’est une nouvelle métamorphose. Mais elle peut aussi dévoiler ses faiblesses, les signes du vieillissement, parler de la mort, du maintenant et après. C’est le temps qui passe. La grand-mère raconte les histoires de la famille, du pays.

« Les grands-parents revivent l’enfance de manière décalée, analyse Noëlle Chatelet. Il y a de la fantaisie dans ces retrouvailles. Ça ouvre comme une session de rattrapage pour trouver des solutions à ce qui ne s’est pas fait ».

La vieillesse fait peur

Mais la réalité peut être parfois brutale. Certaines grand-mères doivent passer par les tribunaux pour voir leurs petits enfants. La vie éloigne également les familles et il n’est pas toujours possible d’avoir ses enfants près de soi.

Mais le vrai problème se pose pour les personnes moins valides. Ont-elles encore une place ? Les journées peuvent paraître bien longues à attendre le 1/4h où sa fille passe avec des courses ! « Les seniors ne sont pas des seigneurs », comme le dit Noëlle Chatelet. Comment garder une vie sociale quand on n’a plus de réelle mobilité ? Les liens inter générations restent plus une volonté qu’une réalité. « La vieillesse fait peur car on voit ce qu’on va devenir », avance encore la conférencière.

La réponse des CLIC

Mais dans une société qui se décline sur la productivité, comment rester à la hauteur quand les seniors dès 50 ans n’ont plus leur place ? Comment ne pas courir après la forme ou un physique agréable, quand l’image est au centre de la société ?

Les CLIC essaient depuis 10 ans d’apporter une réponse de services et de vie sociale aux personnes âgées, mais il y a encore bien du chemin et d’autres façons de penser à trouver pour que chacun puisse avoir une vraie place dans notre société.

 
CLIC : Centre local d’information et de coordination pour les services aux personnes âgées.

Encadré : Les CLIC dans les Vosges

6 CLIC emploient 19 professionnels

3300 personnes âgées aidées

3000 visites à domicile

92000 personnes dans les Vosges ont plus de 60 ans soit ¼ de la population

37500 ont plus de 75 ans

Budget du CG 88 : 50 M€

 

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