Épinal – Alcée relocalise sa production en France

Dix nouvelles embauches pour l’entreprise Alcée, dont 6 en contrat de génération. Philippe Lefèbvre, PDG  de cette entreprise qui fabrique des sous-vêtements haut de gamme, affiche sa volonté de relocaliser entièrement en France, une production qui se faisait jusque-là en partie au Maroc. La preuve pour le préfet, que la baisse du coût de la main d’oeuvre et la combinaison des différents contrats peuvent être un levier efficace.

Philippe Lefebvre défend le 100% Made in France pour sa lingerie, qui était jusqu’alors fabriquée pour 12% au Maroc. Il vient de signer 10 contrats, dont 6 contrats de génération. “Nous avons des salariées proches de la retraite,explique le PDG. Quand Pôle Emploi nous a proposé les contrats de génération, nous avons été intéressés”. 6  nouvelles sont en contrat de génération pour reprendre le relais de futures retraitées et 4 sont des chômeuses de longue durée.

Tout se fait à la main

Ces 10 personnes ont été sélectionnées parmi une centaine de candidats sans emploi, dont aucune n’avait de connaissance dans le textile. Pendant 2 mois et demi, elles ont travaillé dans les conditions réelles sans être comptabilisées dans les objectifs de production. “La lingerie demande de la concentration, de la précision et de la dextérité, explique Christine Zimmermann, responsable de l’atelier. Tout se fait à la main“r

23 opérations pour un soutien-gorge

Pour un soutien-gorge, il faut compter 23 opérations. Chaque opération à un temps alloué, en moyenne 12 minutes pour un bas et 25 mn pour un haut. Les 50 ouvrières produisent 1200 pièces par jour bas et hauts confondus. L’entreprise ne compte que 2 hommes sur 68 salariés mais aucun à la production !

Sur 30 régions

La vente ne se fait qu’à domicile sur 30 régions avec 26 directrices de région. “Nous ne sommes pas assez en vente, affirme Isabelle Mouton, directrice commerciale. Nous recrutons. Les hôtesses qui font un chiffre d’affaire suffisant deviennent  VRP et il n’y a pas besoin d’un bac +10 ! “ Et d’ajouter : “Nous sommes des conseillères en lingerie et pas des vendeuses !”.

18 modèles par an et des bonnets F

Alcée a aujourd’hui sa styliste, Catherine Lefèbvre, et crée 18 modèles par an déclinés en 3 styles pour les soutien-gorges,(mousse, balconnet et emboitant) et 5 pour les bas (slip, culotte, string, string fantaisie et shorty). Les bonnets F viennent depuis peu compléter la collection. les femmes fortes trouveront donc chez Alcée des soutien-gorges adaptés à leur poitrine. Cette taille demande simplement des réglages différents sur la machine et aura un léger surcout.

vers les Pays frontaliers aussi

“Il faut compter 100€ pour une parure, détaille Isabelle Mouton, c’est 40% moins cher qu’en boutique car nous n’avons pas toutes les charges d’un magasin“. Alcée développe l’export sur les pays frontaliers. “En Suisse, nous avons 25 personnes,mais les mentalités sont différentes et ce n’est pas facile”.

Très optimiste !

2013 a été une année difficile. “Le textile est une industrie de main d’oeuvre, commente Philippe Lefebvre. Toutes les mesures qui baissent les charges sont bienvenues“. L’entreprise a investi dans le parc de machines lors des années de croissance, elle est aujourd’hui  bien outillée. “Nous sommes propriétaires de nos locaux que nous finissons bientôt de rembourser. Je suis très optimiste sur l’avenir. Le chiffre d’affaires a augmenté de 10% cette année. Ce qui a permis les derniers recrutements“.

Alcée , rue de la cote Cabiche à Épinal. La société mère Allande est implantée au Dorat en Haute-Vienne (87). Elle fabrique de la lingerie fine et compte 150 salariés et 1800 personnes dans le réseau de venta à domicile.

 

Les mesures de l’Etat Une visite qui s’inscrit pour le préfet dans le cadre de la campagne d’information du Pacte de responsabilitéLe CICE s’applique  à 4% de la masse salariale et passe en 2014 à 6%, avec bientôt zéro cotisation URSSAF sur les salaires au SMIC, une baisse des cotisations familiales et de la C3S. 9 milliards s’ajoutent aux 20 milliards précédents. C’est 1,8 million de personnes exonérées d’impôts, soit 500€/an gagnés pour un salarié au SMIC Si le chômage des jeunes baisse un peu, celui des personnes au chômage depuis plus de 2 ans augmente de 40% ! Et le chômage des seniors est toujours en hausse. Le contrat de génération permettra bientôt de recruter non seulement un jeune mais des seniors. Dans les Vosges, près de 748 contrats Emploi avenir ont été signés, (500 en 2013, 200 en 6 mois pour 2014), 374 garantie jeunes, 188 contrats de génération, mais seulement 133 contrats initiative emploi. Le département accuse un retard  de 70% par rapport à l’enveloppe sur ces contrats d’accession à l’emploi.