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Les salariées de l’ADMR en grève

En grève ce Jeudi, les 17 salariées de l’ADMR de Mirecourt veulent être entendues. Elles dénoncent une gestion insuffisante, qui peut mettre en danger les personnes dont elles s’occupent. Le président s’engage à mettre en place une réunion pour étudier les différentes revendications.

Les 2/3 du personnel se sont mobilisés (17 sur 28 agents de service) ce jeudi, soutenus par la CGT, syndicat majoritaire sur cette association. Les salariés réclament une organisation qui anticipe les congés et les remplacements et encadre le portage de repas. Elles demandent une harmonisation des statuts et un numéro à joindre en cas de d’urgence, ou d’imprévus, pour éviter les « bugs » futurs.

« Nous en avons parlé au président mais c’est le silence radio. Aujourd’hui, nous voulons des réponses », insistent-elles.

A l’origine de cette mobilisation, des difficultés avec le portage des repas et un gros problème au niveau des congés de l’été.

Chaîne du froid rompue

« Le camion réfrigéré a eu des faiblesses. L’alarme du contrôle de froid s’est déclenchée. La température était de 3°C au lieu de – 3°C, rappelle Corine Desboeuf. Que doit-on faire dans ce cas-là ? Prendre le risque de livrer malgré la rupture de la chaîne du froid ? Ce sont des personnes fragilisées, on ne peut pas prendre ce risque, mais alors elles ne mangent pas ? »

Ginette, chargée des portages de repas, a signalé aussitôt le problème au président, de l’ADMR Mirecourt, qui lui a demandé d’amener le véhicule à Metz. « Ce n’est pas dans mon contrat, rétorque-elle. Est-ce de mon ressort ? Et comment suis-je couverte si j’ai un problème en route ? Le jour où c’est dans mon contrat, je couche dans la voiture et puis voilà !». Il semble aussi que son collègue n’ait pas le même statut qu’elle pour la même fonction.

Des soins pas donnés

Deuxième alerte, le « bug » d’août. La secrétaire, Laurence, qui est employée par la Fédération ADMR, était en congés. Elle avait évidemment préparé les plannings d’avance, mais des agents ont été malades et le planning d’août n’a pas pu être respecté. « Pendant 15 jours, il y a eu des manques. Il y a eu des jours où les personnes âgées, n’ont pas eu les soins nécessaires. La structure ADMR n’a pas pu apporter de réponse. J’ai été appelé par une famille à 20h, parce qu’une personne dont je m’occupe habituellement, n’avait pas eu de toilette de la journée et c’est nous qui avons dû nous organiser pour pallier le manque », rappelle Corine Desboeuf.

Les salariées ne veulent plus se retrouver dans cette situation. Lassées de ne pas avoir de vraie prise en compte, elles ont décidé d’agir, mais elles assurent quand même les soins indispensables.

Une procédure pour anticiper

Une famille a alerté la Fédération départementale et Etienne Rousseau, Directeur des ressources humaines, s’est déplacé. Mais à ce jour, aucune procédure n’a été mise en place pour anticiper ces imprévus.

« Je ne sais pas comment faire, avoue Gabriel Vallçon, président, qui confie ne pas être disponible 24h sur 24h. Nous sommes 4 bénévoles en tout, pour gérer 27 professionnels et 200 à 250 personnes aidées ». Il prétend avoir prévenu les familles de l’absence des agents. Les salariés affirment que non. L’important est d’établir une procédure pour pallier l’imprévu à l’avenir et anticiper les congés et les remplacements. « Les prochaines vacances, ça se passe comment ?  interroge la délégation reçue, parce que par défaut de réponse, les congés déposés sont  accordés. Et trois agents par semaine, ce n’est pas suffisant ! ». « Vous avez le planning de référence avec les disponibilités de chacun, vous avez de quoi moduler», insiste Martine Bricard, représentante CGT du secteur aide à domicile. « Et s’il faut remplacer, on le fait », assure la délégation, mais il reste quand même les heures supplémentaires cumulées à solder avant la fin de l’année. « Pour l’organisation, vous pouvez vous appuyer sur les salariées et si c’est nécessaire, c’est à vous d’embaucher ».

Trop de responsabilités

Le président promet un courrier d’excuse aux personnes qui ont manqué de soins en août. « Avec copie aux délégués du personnel », insiste la délégation.

Quant à avoir un numéro pour joindre une personne capable de prendre une décision en dehors des heures de secrétariat et les week-ends, ça semble insurmontable. « C’est le mien », reconnaît Gabriel Vallçon, qui déplore le manque de bénévoles et la difficulté à trouver des professionnels. « On a contacté Pôle emploi, mais pour l’instant, on n’a personne pour renforcer l’équipe ». Est-ce à dire que la situation d’août pourrait se reproduire ? « Il y a trop de responsabilités sur les bénévoles » déclare le président. Ici, c’est débrouille-toi comme tu peux. Mais quand il y a un problème, c’est vous qui assumez tout. Et si j’avais su que c’était aussi lourd, je ne me serai peut-être pas engagé». Mais il semble qu’avant d’être président, il ait été vice-président de l’association. Difficile dans ce cas d’ignorer la réalité du poste.

De même, impossible de le suivre quand il prétend ne pas savoir qu’il fallait joindre la Fédération départementale !

Gérer avec professionnalisme

C’est évident, il y a un vrai problème de gestion. Les usagers ne s’y trompent pas. « On a de moins en moins de demandes ». Alors que la population vieillissante augmente. « Les personnes doivent aller ailleurs », reconnait Gabriel Vallçon. D’après les salariés, si les personnes aidées restent, c’est parce qu’elles sont attachées à l’intervenante qui fait les soins.

Cette situation soulève une vraie question de société. La structure associative composée uniquement de bénévoles n’est visiblement pas adaptée à sa mission de soins. Une équipe de professionnels doit être gérée avec professionnalisme, surtout si la vie d’autres personnes en dépend.

La Fédération ADMR et le Conseil général n’ont pu être joints à cette heure.

Gabriel Wallçon, président.
Des Salariés en grève dénoncent une organisation défaillante
La délégation demande une anticipation des congés et un numéro d’urgence

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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