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SOS papiers, le collectif ne désarme pas !

Hier soir, déterminé à résister, le Collectif de défense des sans papiers était à la Gare d’Épinal, pour faire signer ses pétitions et protester contre des situations qui bafouent les droits de l’homme. A chacun, une pancarte qui parle : “Arrestations, Expulsions, j’ai honte !

Ils sont là devant la gare, les personnes sans papier,  leur famille et les acteurs du Collectif qui se battent pour résoudre des situations inacceptables et faire avancer les choses. “L’administration, les procédures sont tellement compliquées et durent des années !“, dénoncent les bénévoles.

Fatiguée par toutes les démarches

Je suis fatiguée“, confie Anxhela. Elle est arrivée d’Albanie le 6 juillet avec son ami, parce que sa famille voulait la marier de force et lui faire arrêter les études. Elle a préféré fuir. Elle est aujourd’hui en terminale au Lycée Louis Lapicque. “Après les cours, je dois courir faire les démarches pour régulariser ma situation”, explique-t-elle dans un français très compréhensible. Elle a d’abord été en Italie pendant 1 mois et demi, mais elle avait de la famille en Italie et elle ne se sentait pas en sécurité. Elle a embarqué pour la France.

Pas facile mais moins dangereux !

A coté d’elle, Krenar, arrive lui aussi d’Albanie. Il est arrivé il y a un mois et demi. Il était en conflit avec sa famille. Son père a fait de la prison. Il était menacé. “C’est difficile ici pour moi mais c’est moins dangereux qu’en Albanie“. Il suit un BTS gestion financière à Lunéville. Tous deux espèrent obtenir leur papier. Ils parlent un peu le français et mettent les bouchées doubles pour s’intégrer. Peut-être auront-ils droit à une vie normale en France …

Marina va à l’école

Jean-Louis Didelot, président du collectif,  explique la situation de Hamaspyur et de sa fille Marina. Elle arrive de Syrie, d’Al Hasakah. Son conjoint a disparu. Elle est seule en France avec sa fille et elle ne parle pas le français, difficile ! mais Marina a pu être scolarisée en maternelle et elle aime l’école.

Pris en charge par le 115

Ce matin encore, une famille Albanaise a été trouvée dans la rue, indique Jean-Louis Didelot. Le petit garçon de 1 an était déshydraté et la petite fille de 7 ans avait des amibes dans les intestins. Le 115 les a prises en charge aussitôt parce qu’il y avait des enfants. Ils iront 3 nuits à l’hôtel pour le week-end et seront accueillis en foyer à partir de lundi”. Des situations qu’il faut accompagner et qui demande qu’on y mette beaucoup d’énergie ! pour souvent revenir à la case départ comme avec cette famille de Roms du Kosovo !

13 ans d’errance

Une famille qui erre depuis 13 ans et veut faire connaitre son histoire. Une des filles qui a 15 ans aujourd’hui, a quitté son pays à l’âge de 2 ans. Cette famille compte un couple, 6 enfants dont l’aîné a une femme et 2 enfants.  Donc, 12 personnes en tout. Ils auraient essuyé plusieurs refus de la part de la Belgique. C’est comme ça qu’ils sont arrivés en France. La famille a d’abord été prise en charge par le Centre d’accueil des demandeurs d’asile.

Reconduite à la frontière

Mais en mai, la préfecture a décidé une reconduite à la frontière. Lors de la descente de police pour la mettre en application, cette famille a eu tellement peur d’être reconduite au Kosovo, qu’ils se sont tous enfuis. Depuis, ils vivent en clandestins. Le collectif les a logés jusqu’en juillet, mais n’a pas pu aller plus loin.

Ils couchent dans les parcs

je n’avais plus de nouvelles. Ils m’ont appelée il y a un mois et demi. Ils étaient en errance en Moselle. Ils sont revenus la semaine dernière à Épinal et ils couchent dans des parcs. Les enfants qu’on avait réussi à scolariser avec bien du mal, n’ont plus rien depuis mai. C’est douloureux et complètement décourageant ! Les démarches sont tellement complexes et demandent du temps,  alors quand il faut repartir à zéro …”.

Avoir le droit de travailler

Autre histoire  encore, celle de Burim du Kosovo. Comme tous les autres, il est parti parce que lui et sa famille étaient menacés. Ca fait 5 ans qu”il vit en France. Depuis 3 ans, il est bénévole à la Croix-rouge en attendant d’avoir le droit de travailler. Il est ici avec sa femme, un garçon de 8 ans né au Kosovo et une fille de 3 ans née en France. Ils sont logés par le centre d’accueil des demandeurs d’asile.

Déjà 2 ans d’attente

Si on nous accorde un titre de séjour, on est grand. On peut travailler et se débrouiller tout seuls“, insiste-t-il. C’est à dire qu’il pourra subvenir aux besoins de sa famille sans être assisté, mais pour ça, il lui faut ces fameux papiers. “J’ai fait une demande en préfecture il y a 2 ans. Et depuis plus de nouvelles. On me dit qu’il faut attendre la réponse. Je n’ai pas de solution !”.

Pas de travail, obligés d’être assistés

“Quotidiennement des familles arrivent ! Mais en France, qui se dit pays des Droits de l’homme, le système est verrouillé“, témoigne Jean-Louis Didelot. Il dénonce les allers-retours nécessaires entre la préfecture de région et Épinal qui rend toutes les démarches tellement compliquées et longues à n’en plus finir. Sans titre de séjour, pas de travail possible. Sans travail, c’est l’assistance humiliante pour des gens qui veulent s’intégrer.

Circulaire Valls pas appliquée

La circulaire Valls (du 28/11/12) considérait qu’avec 5 ans de présence en France et 3 ans de scolarisation des enfants, ou la présentation d’un contrat de travail, on pouvait obtenir une régularisation. “Mais elle n’est pas appliquée !”, constate le Collectif.

Hébergement d’urgence saturé

“L’hébergement d’urgence est saturé. Les 44 studios du foyer de la Voivre récemment mis en service sont complets et les quelques rares familles régularisées n’ont pas accès au logement social, parce qu’elles n’ont pas droit au RSA“. C’est un perpétuel rejet ! “Les obligations de quitter le territoire français pleuvent de façon systématique avant même que les intéressés n’aient le temps d’aller au bout de leurs recours !

Signer au commissariat comme des délinquants

“Pour d’autres, c’est une assignation à aller signer quotidiennement auprès de la police comme des délinquants ou des criminels, au point qu’hier à Épinal, une jeune femme a fait un malaise et a dû être transportée aux urgences”.

Faire des errants

La procédure dite “Dublin” de renvoi dans le pays où a été enregistrée la première demande d’asile fabrique des errants“. Voilà des gens dans la rue, avec des enfants non scolarisés et des bébés. Des familles qui n’ont leur place nulle part. Est-ce ce qu’on appelle l’humanité ?

Et si c’était vous ?

A la gare d’Épinal et de Saint-Dié le collectif de défense des sans papiers dénonce l’indifférence de nos gouvernements, exige une solidarité active à l’échelon européen et une véritable coopération entre les peuples ! Trop c’est trop ! hurle-t-il.  Et si c’était vous ??? j’ai honte !

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