Surendettement – Moins de dossiers mais plus de faillite personnelle !
La tendance ne va pas en s’améliorant. La précarité et la pauvreté augmente. La commission de surendettement a géré cette année moins de dossiers, mais elle traite des cas plus lourds. De plus en plus de personnes n’ont même pas d’endettement, elles ne peuvent tout simplement plus faire face aux charges obligées.
Un bilan qui traduit bien la dégradation de la situation sociale des Vosgiens et plus généralement des Français, avec une précarité qui augmente et des foyers qui ne peuvent plus rien rembourser et pour lesquels la seule solution est l’effacement. “Le nombre de dossiers traités a baissé de 13% , mais la situation ne s’améliore pas !”, analyse Jean-Benoît Dubois, directeur départemental de la Banque de France.
Un endettement moyen de 41000€
Sur 1510 dossiers recevables, 48% sont des “redépôts”, des dossiers qui reviennent pour la seconde fois. Le nombre de dossiers est plus important dans les Vosges que la moyenne en Lorraine. L’endettement cumulé représente 62M€ au lieu de 68M€ l’année précédente mais pour moins de dossiers. L’endettement moyen est de 41 000€ contre 38 000€ en 2014.
En cause, les accidents de la vie
Les foyers se trouvent plongés dans une situation financière qu’ils ne peuvent plus maîtriser, souvent après des accidents de la vie, chômage, divorce, séparation, décès, maladie … ou même parfois un cumul de facteurs. “On ne voit plus de surendettement par surconsommation, mais plutôt des situations qui changent de manière imprévisible et ne permettent plus aux demandeurs d’assumer tout ce qu’ils doivent payer“, souligne Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts, préfet des Vosges.
Un endettement immobilier important dans les Vosges
“Un des caractéristiques sur les Vosges est l’importance de l’endettement immobilier qui se monte à 20% des dossiers contre 12% au niveau national. La part des personnes sans profession, qui n’ont jamais travaillé est également conséquente. Elle atteint 23 à 24%, 7 à 8 points de plus qu’au niveau national. Par contre, les ressources sont plus faibles de 7 points par rapport au niveau national“, détaille Jean-Benoît Dubois.
Les secteurs de Saint-Dié et Épinal-Golbey plus touchés
C’est un fait. Le pouvoir d’achat est bien plus faible dans les Vosges. 54,4% des personnes n’ont aucune capacité de remboursement. “Nous ressentons une véritable dégradation de la situation”, concèdent les membres de la commission. Les secteurs de Saint-Dié et Épinal-Golbey, qui ont les plus fortes concentrations de populations, sont les plus touchés, mais les secteurs ruraux n’échappent pas à la règle.
Le grand écart
“C’est le grand écart, commente Jean-Benoît Dubois, entre les gens qui parviennent à résoudre le problème en réaménageant leurs dettes par un étalement et ceux qui n’ont plus aucun moyen de rembourser”. La commission fait en sorte que la famille puisse conserver son logement et un moyen de déplacement. 20% des dossiers concernent des 25-34 ans, 25% des 35-45 ans, 27% des 45-54 ans et 28% les plus de 55 ans.
2 modifications au 1er juillet
Au 1er juillet 2016, deux modifications s’appliqueront. L’étalement passera de 8 ans maximum à 7 ans mais l’encours immobilier pourra être déplafonné et étalé sur des temps longs.
