La Région Grand Est a mis en place 15 Comités Régionaux des Services de Transports (COREST) permettre un échange entre la Région, la SNCF, les usagers et les partenaires locaux. Un premier comité avait lieu hier à Sélestat. A l’ordre du jour le ralentissement sur le tronçon Saint-Dié-Saales, son impact sur les correspondances et la suppression de certains trains prévus à partir de décembre. Une réunion qui a fait bouillir le sang !
Les 15 COREST sont des instances de concertation. Ils remplacent les Comités Locaux d’animation de Ligne (CLAL) d’Alsace, les Comités Locaux d’animation et de Développement du Transport Régional (CLAD) de Champagne-Ardenne et les Comités de Dessertes (CD) de Lorraine. Un des premiers avait lieu hier à Sélestat autour de la ligne 18 Épinal-Strasbourg.
Sans travaux, il faut rouler au pas
Les travaux sur cette ligne ont été annulés, mais on ne les retrouve pas non plus programmés pour une prochaine année. 2,8M€ avaient été prévus pour le changement de 10 000 traverses sur les 28km de voie entre Saint-Dié et Saales. Il y avait également 500m de voie sous le tunnel et l’assemblage des rails (joints) à refaire. À défaut, le mauvais état de la voie oblige à des ralentissements sur ce tronçon. Les trains rouleront à 40km/h entre Saint-Dié et Saales à partir du 12 décembre. Du coup, les trains n’arrivent plus dans les temps et ils ne permettent plus de prendre certaines correspondances. Des trains sont donc supprimés.
Un plan de transport diminué
Ce qui indigne David Valence, président de la commission Transport à la Région, qui découvre ces diminutions de services ! “J’exige que des travaux soient faits sur cette ligne , parce qu’il faut croire à l’avenir de cette ligne ! déclare le chargé des transports. C’est un noeud ferroviaire pour relier les villes à Strasbourg ou regagner la ligne TGV par la voie ferrée”. Mais il faudra trouver comment les financer, puisque la SNCF croule sous le poids d’une dette non résorbée. Le Plan de transport doit être donné par la région qui passe une convention avec la SNCF pour qu’il soit mis en place. Pour elle, il n’est pas concevable que l’offre soit diminuée sans sa validation.
Plus de croisements possibles à Saint-Blaise-la-Roche !
Autre indignation pour les Alsaciens, le service de la gare de Saint-Blaise-la-Roche a été supprimé ! Cette gare est ouverte à la demande et tenue par un agent SNCF chaque fois que des croisements par cette gare sont nécessaires. C’est cet agent qui a été retiré, supprimant de fait les croisements de lignes par cette gare. Ce noeud ferroviaire pour lequel les élus Alsaciens se sont tellement battus n’a plus les moyens de fonctionner. Cette constatation a déclenché les foudres d’Alain Ferry, député d’Alsace et maire de Wisches, qui a milité avec les associations pour obtenir la réouverture de cette gare. “Si vous voulez fermer cette gare, il faudra me passer sur le ventre !”.
Phaser les travaux par urgences
La première chose à faire est de phaser les travaux pour les programmer dans le temps en fonction de l’urgence”, proposent les cheminots. Pour eux, la priorité porte sur l’assemblage mécanique des rails. Viendront ensuite le changement des traverses en bois et le ballaste. “La première urgence est de retrouver la vitesse de circulation pour pouvoir bénéficier des correspondances”. Un groupe de travail va voir comment rétablir les croisements à Saint-Blaise-la-Roche et les cheminots feront une proposition pour rétablir une liaison avec Bruyères et Épinal, qui n’est plus possible. Ce qui fait que les usagers arrivent à Saint Dié de Strasbourg et y sont bloqués.
http://www.actu88.fr/collectif-de-defense-de-la-ligne-18-menaces-sur-la-ligne-epinal-strasbourg/
