« De toutes nos forces », une ode à la vie !

Présenté mercredi en avant première au Cinés-Palace d’Épinal,  « De toutes nos forces » ouvrait le débat entre le public et le réalisateur Nils Tavernier et son producteur, Philip Boeffard. Beaucoup d’émotion et d’enthousiasme. En salle le 26 mars.

Julien, rêve d’aventure et de sensations fortes mais il est cloué dans un fauteuil. Jacques, son père, a du mal a affronter l’invalidité de son fils et la mère, qui se démène au milieu de cette réalité, veut tout assurer et doit apprendre à lâcher prise. Une situation de famille courante qui va évoluer au travers du défi que Julien lance à son père : faire ensemble le triathlon de Nice !

une histoire d’amour entre un père et son fils

« J’ai raconté une très belle histoire d’amour entre un père et un fils », souligne Nils Tavernier. Un père renfermé et fuyant, qui ne sait pas quoi dire à ce fils si différent et qui par l’aventure du Triathlon va trouver peu à peu sa relation avec lui. « J’ai travaillé 2 ans à l’hôpital Necker pour un documentaire et j’ai vu ces familles au quotidien. J’ai découvert cette énergie qui les porte, cette façon de se recentrer sur l’essentiel. Ca m’a beaucoup apporté. Ils m’ont offert de l’humanité, ils m’ont énervé aussi parfois, et c’est tout ça que j’ai voulu partager le plus humblement possible».

Une énergie qui fait bouger les choses

Nils Tavernier est fasciné par la force qui se dégage de ce combat qu’est le quotidien avec un adolescent handicapé. « L’énergie de ce gamin arrive à reconstruire les relations dans cette famille disloquée autour de valeurs fortes comme le dépassement de soi, la volonté et  le respect ».

5 mois pour trouver Fabien Héraud

Il raconte qu’il a cherché 5 mois cet acteur, Fabien Héraud, qui joue Julien et a reçu le premier prix d’interprétation masculine au Festival International du Film d’Amour (FIFA) de Mons. Il voulait un jeune infirme moteur cérébral, qui respire la joie de vivre, qui ait cette lumière dans les yeux et la conviction en lui. « Il m’a envoyé une vidéo nulle où on le voyait labourer sa pelouse avec son fauteuil sur des rythmes de rap et se jeter par terre et je me suis dit : Il faut que je le rencontre ».

Il a nagé pendant des plombes !

Après 4 mois de coatching, il est prêt pour le tournage. « Tourner avec Fabien, c’était un bonheur, raconte le réalisateur. Il s’est investi à fond dans le film. Il voulait tout faire. Il a nagé pendant des plombes ! Avec le soleil, il ne voyait pas le signal qui signifiait qu’il pouvait arrêter, alors il continuait ».

Un moment de vérité face à soi-même

Nils Tavernier et Philip Boeffard ont voulu raconter une épopée. Ils évoquent un long travail d’écriture « démarré avant Intouchable ».  « Ce sport, c’est un enfer ! C’est un moment de vérité face à soi-même. Il y a une pureté dans cette course. Les premiers viennent accueillir les derniers, parce que si vous passez la ligne d’arrivée, c’est une victoire ! ». Et toute cette ambiance est merveilleusement rendue d’après le club de triathlon présent dans la salle.

Si on veut, on peut !

Derrière l’épreuve sportive, c’est une histoire humaine qui est livrée et chacun en prend ce qui l’intéresse. « Au bout de 5 minutes, les gens me disent qu’ils oublient le handicap pour ne plus voir que la famille. C’est la 20e projection et le film reçoit un accueil exceptionnel, qui nous dépasse. L’amour est un moteur incroyable, qui fait faire des choses de dingues, s’enthousiasme le réalisateur. On a voulu montrer que si on veut, on peut ! C’est peut-être un peu utopiste mais on l’a voulu comme ça ».

Touché, gagné !

La salle est touchée. « Même handicapé, on peut faire de grandes choses  et vous l’avez très bien montré»,  commente une spectatrice, qui évoque un stage intitulé « un corps pour chanter » avec une handicapée accompagnée par son père. Le club de triathlon d’Épinal a vécu une expérience proche de celle du film. Des souvenirs fort chargés émotivement. « Vous avez touché juste ! », commente les associations, en évoquant les relations dans la famille ou avec les aidants.

Des acteurs solaires

Les gens s’identifient à cette famille, à la difficulté pour chacun de trouver sa place. « Ce n’est pas un film étendard de la famille ayant un enfant handicapé. Mais à l’hôpital, on ne peut que constater que les pères sont moins présents et que ce sont les mères qui assurent le surinvestissement nécessaire ou qui arrêtent de travailler pour s’occuper de leur enfant handicapé ». Cette atmosphère est rendue par des acteurs solaires, choisis parce qu’ils étaient plus que des brutes de techniques. « Ils ont un réel intérêt pour l’autre et une énergie à flux tendu et ils font passer beaucoup par le regard ».

Énorme !

De l’émotion, beaucoup de justesse et de magnifique images ! « C’est le genre de film qui vous fait aimer la vie et vous réconcilie avec le genre humain » « Un film qui donne la pêche » « presque trop émouvant, plein de leçons de vie, énorme ! »

Le film a eu la Salamandre d’or du meilleur film au Festival de Sarlat en 2013.

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