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Agriculteurs en colère, ça chauffe avec Savencia !

La FDSEA et les JA se sont invités ce matin à Dompaire lors d’une rencontre de Daniel Chevreul, directeur des approvisionnements chez Savencia (ex-Bongrain) avec les producteurs. Ils sont venus parler prix du lait et dire leur colère ! Ils ne supportent plus la santé insolente des Groupes fromagers, alors qu’eux sont en train de “crever”!

“Nous sommes là en délégation pacifique, mais on a atteint un point de non retour, explique posément Philippe Clément, président de la FDSEA. Ou on arrive à trouver un prix acceptable, ou ça va péter ! C’est grâce à la responsabilité des syndicats que la colère est contenue, mais si on continue à se moquer de nous, on va lâcher !”. C’est dit, c’est clair.

Le juste prix

Daniel Chevreul évoque la non préparation de la sortie des quotas, qui a engendré une montée des volumes et un effondrement des cours, mais tout ça, les éleveurs le savent et ce n’est plus le problème ! Ils veulent juste vivre de leur métier. Daniel Chevreul enchaine sur les primes et il déclenche le tollé général ! “Ce n’était pas des primes, juste une régulation en compensation des baisses de volume consenties !”, protestent les agriculteurs. (Pour tenter de maîtriser la suppression des quotas, une subvention est venue compenser la baisse des volumes).

“Je ne dis pas que c’est suffisant !”

Le directeur parle d’un ajustement de 22€/1000l sur les 4 derniers mois, d’une prime de 15€/1000l  sur 2016 renouvelée en 2017, mais anticipant la levée de boucliers, il renchérit : “je ne dis pas que c’est suffisant !” . Pour les éleveurs, on est loin du compte ! “Sur une exploitation, ça ne compense rien, déplore le président de la FDSEA. Beaucoup d’agriculteurs ont moins de 450€/mois pour vivre, les paysans sont en train de crever !”.

Ils veulent toucher une partie de la plus value

Inévitablement, on parle marché européen, concurrence … “On achète le lait vosgien 288€/1000l alors qu’en Allemagne, il est à 257€/1000l et qu’il était à 321€/1000l sur cette zone au 1er trimestre“. Mais les vosgiens ne sont plus prêts à entendre ça. Ils vendent la qualité du lait sur le territoire, l’image des Vosges et du fromage local, et ils veulent retoucher une partie de la plus value. “Nous sommes fiers que vous fassiez du bénéfice, à condition qu’on ne nous oublie pas !”

Nous sommes en train de crever

Les 32M d’€ investis par Savancia ne les dérident pas plus. “Vous vous vantez des bons résultats possibles à cause du bas prix des matières premières. Les difficultés de la filière sont uniquement supportées par les éleveurs. Tout le monde s’en met plein les poches et nous sommes en train de crever ! C’est ça qui choque !”.

Le “cocu”, c’est toujours le producteur

La chartes signée en janvier 2016 aurait pu marcher si tout le monde avait joué le jeu, mais le “cocu”, c’est toujours le producteur, regrette Philippe Clément. On peut discuter 3 jours comme ça, on ne parviendra pas à s’entendre, mais ça va péter, parce qu’on ne peut pas continuer à vivre comme ça !”.

Nous, en ce moment, on a mal à la panse

Nous, en ce moment, on a mal à la panse ! s’enflamme un éleveur. Nous proposer 3 à 4 centimes comme à des clochards, c’est pas de la provoc ??? 2 ans que vous nous menez en bateau ! Vous ce week-end, vous pourrez aller vous vider la tête à Dysneyland avec votre femme et votre fille, moi je n’en ai pas les moyens”. “Nous sommes la variable et ce n’est pas normal !”.

Dialogue de sourds

Un dialogue de sourds qui échauffent les éleveurs. Chacun est dans son rôle, sans ouverture. Les producteurs et les éleveurs sont remontés. Ils menacent de trouver d’autres débouchés. “Un qui arrête, 17 retrouvés” rétorque Daniel Chreveul, sauf que les consommateurs veulent du local, du Made in France avec un minimum de bilan carbone et un maximum de qualité …. “Conservez vos producteurs locaux, débrouillez-vous avec les organisations de producteurs (OP), mais gardez-les”, insiste une exploitante. Rien n’est résolu mais le message était clair.

B.Boulay

Journaliste, c'est mon job ! J'aime les rencontres qu'il suscite, la diversité des milieux où il nous mène, les enjeux qu'il explore. J'apprécie le jeu de fil de fériste de l'éthique, qui parfois nous complique bien la vie... Après plus de 15 ans d’actualités locales, ACTU 88 est né. L’essentiel en toute simplicité. ACTU 88, c’est un journal indépendant, une aventure, un regard. C’est l’histoire d’hommes et de femmes qui donnent du sens à des projets. C’est la vie d’un territoire face aux enjeux de l’avenir. Faites-en un favori et contactez-moi ! ACTU 88 sera ce que vous en ferez ...

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