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Cornimont – La friche industrielle cède le pas à de futurs logements

Mercredi, la pelleteuse amorçait la démolition de l’ancienne friche industrielle Daval/Saulcy. L’espace libéré donnera le champ pour des aménagements de sécurisation des accès au collège et à des logements.

C’est avec une pointe d’émotion que les anciens ouvriers du textile ont vu tomber leur ancienne usine ! Les vestiges de toute une vie de travail qui s’écroulent broyés par 2 mâchoires de fer. Impossible de ne pas se rappeler que c’était le cœur de la vie du village ! « A 14 ans, on ne se posait pas la question de ce qu’on allait faire, c’était l’usine de textile pour tout le monde ! se souvient Bernadette, qui travaillait à faire le fil à partir des balles de coton. On y allait à pied. On habitait la cité des ouvriers. A l’époque on était 4 dans 3 pièces sans douche. Ca a bien changé ! »

Un pincement au cœur

Un pincement au cœur donc pour ceux qui ont vécu la belle époque du textile. « Il y a bien sûr un peu de nostalgie à démolir ces usines qui ont fait vivre des centaines de familles de tisserands et d’ouvriers pendant plus d’un siècle », reconnaît aussi le maire, Maurice Claudel.

Mais l’activité a cessé en 2004 et les bâtiments se sont dégradés jusqu’à devenir des ruines insalubres et dangereuses.

10 usines disparues

« Il y a eu jusque 1600 salariés dans ces usines implantées pour utiliser l’énergie hydro-électrique, soulignait Maurice Claudel. Au total, ce sont 10 usines qui se sont tues ».

La commune de Cornimont tente de recycler au mieux ces espaces disponibles pour servir les habitants.

Garder des services et une activité économique

Ainsi, le centre de polyactivité a été construit sur le site de l’usine FVP, Aldi s’est installé sur celui de Chermenil et une plateforme de stockage des plaquettes pour la chaufferie bois sera bientôt aménagée sur une partie du site de Xoulces.

Les autres ont gardé une optique économique et maintiennent 75 emplois.

Du foncier pour la reprise économique

La communauté de communes a également acheté l’usine de Lansauchamp pour créer 7 cellules artisanales et commerciales qui seront livrées cet automne et draineront une quinzaine d’emplois et le site de Barranges constitue une réserve foncière prête à accueillir les entrepreneurs. « L’enjeu est bien d’avoir du foncier quand la reprise viendra et même si elle se fait attendre, elle viendra », déclare Vincent Berton, secrétaire général de la préfecture.

Beaucoup d’efforts pour maintenir quelques emplois et surtout une dynamique économique.

Requalification du quartier

Pour le site de Daval/Saulcy situé en plein centre du village, le projet porte plus sur une requalification du quartier, pour l’instant, « le plus déshérité de la ville » d’après le maire. La démolition permettra d’aménager des accès sécurisés au collège, de construire des logements modernes et adaptés pour remplacer les cités ouvrières, et de développer des liaisons douces et des activités touristiques. « La démolition des friches entre dans une démarche positive de développement de l’ensemble du quartier, démarche que nous allons accompagner et amplifier », promet Maurice Claudel.

Logements, sécurité et tourisme

Ce projet se conjugue parfaitement avec la requalification de la rue Daval en cours de réalisation et le projet du bailleur social Vosgelis de réhabiliter les immeubles du secteur et leur environnement.

« Une opération d’ampleur », saluée par Régis Stenger de l’EPFL (établissement public foncier de Lorraine), qui a assuré l’achat de la friche et le suivi du projet « déclaré d’utilité publique », puisqu’aucun accord n’a pu être trouvé avec le propriétaire. « C’est très rare que nous achetions du foncier pour un projet d’utilité publique », confirme Régis Stenger.

Un projet d’utilité publique

La pelle attaquait le bâtiment ce mercredi. Les travaux devraient être terminé mi juillet et finalisé début septembre.

« Le projet revient à 500 000€ financé au 2/3 par l’EPFL, la région y a mis 180 000€, le département finance la maîtrise d’œuvre. L’achat de la friche a coûté 260 000€ », précise Anthony Rabeau, chargé d’opérations EPFL. A ce montant s’ajoutent les études, le désamiantage et la démolition.

Tournés vers l’avenir

« Cornimont, c’est le textile ! conclut Vincent Berton. Le secteur n’a pas été épargné mais dans la Moselotte, on sait réagir. On ne lâche rien ! L’identité de ces villes, c’est l’industrie et ce n’est pas qu’un passé. L’avenir sera différent mais il existe ! »

 

B.Boulay

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