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Agriculture – 1,8M€ rendu à l’État et toujours pas de budget 2015 voté !

Ce matin, à la Chambre d’agriculture, 3 points à l’ordre du jour : le budget 2015, la sécheresse et la situation des éleveurs. Le budget 2015 n’a pas été voté, parce que l’État ne s’est pas prononcé sur la demande de la chambre d’agriculture des Vosges : utiliser les 1,8M€ du fonds de roulement que les services de l’État devaient prélever (Loi d’avenir), pour mettre aux normes le bâtiment de la Chambre qui ne peut pas rester en l’état actuel.

Les crédits de l’État destinés à l’agriculture sont en baisse pour 2015. Les chambres d’agriculture comme toutes les administrations publiques doivent participer à « l’assainissement budgétaire ». Pour concrétiser cet effort, la chambre d’agriculture doit rendre une partie de son fonds de roulement. Cet argent sert en partie à combler le déficit de l’État, en partie à financer par péréquation, les structures les plus en difficulté.

L’État récupère les 1,8M€ provisionnés pour les travaux

La Chambre d’agriculture provisionnait depuis quelques années de quoi faire les travaux indispensables sur le bâtiment de la chambre d’agriculture, qui n’est plus aux normes. L’investissement nécessaire est de 4M€. Or, l’État ne laisse à chaque structure que 90 jours de fonds de roulement. Les 1,8M€ provisionnés vont donc être prélevés.

Combien l’État va-t-il donner pour la mise aux normes de la Chambre d’agriculture ?

La question est combien l’État va-t-il me redonner pour ces travaux indispensables ? questionne Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’agriculture des Vosges. On m’enlève presque la moitié de l’investissement nécessaire ! On a déjà fait 13 études pour resserrer le montant au maximum, on ne peut plus jouer sur les marges. Je ne peux pas non plus emprunter plus, parce que je ne boucle pas mon budget puisque les recettes fiscales diminuent de 2% par an, ni augmenter la cotisation des agriculteurs, vu le contexte”.

Votre combat est juste

Pour boucler le budget 2015, la chambre d’agriculture attend une réponse de l’État, qui n’était pas connue à ce jour. Le préfet, Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts présent à la session, a confirmé qu’il n’avait pas de réponse. “Votre combat est juste, reprend Daniel Grémillet, sénateur. C’est une nécessité de faire vivre ce bâtiment et la proximité est un enjeu stratégique”. En attendant, le budget n’a pu être voté. 9 Chambres d’agriculture sont dans le même cas.

Récoltes en baisse, stocks entamés et très peu de maïs

2e point à l’ordre du jour, l’état des récoltes et les cours. Si les céréales enregistrent cette saison des rendements satisfaisants (+22%), la production fourragère a souffert de la sécheresse et donné seulement 45% d’une récolte normale, le maïs a fortement trinqué et les exploitants sont perplexes sur sa valeur alimentaire et sa conservation. Avec la chaleur et l’état des prairies, les bêtes ont dû recevoir un complément d’alimentation dès juillet, qui a entamé les stocks d’hiver, pour une production laitière en baisse (-2%).

Un contexte globalement à la baisse des volumes et des prix

Pas de redressement du prix du lait. Dans l’ensemble, les prix sont à la baisse. Le prix du lait en poudre chute, La Chine a diminué ses importations et l’embargo russe s’ajoute à la décroissance des marchés. Pour la viande, les cours restent soutenus, mais c’est la consommation qui est morose pour les bovins et en nette baisse pour les ovins (-10%). Les volumes à l’abattage diminuent (-4%). Quant aux fruits, ils ont donné un peu moins, avec un calibre plus petit, mais un taux en sucre exceptionnel. Seuls, les petits fruits ont un peu plus souffert de la sécheresse.

Le marché du bois va bien mais les arbres sont parasités

Les volumes destinés au bois énergie progressent bien (+73 400m3), et même si la construction ralentit en France, elle se comporte bien en Allemagne et aux USA. Par contre, les arbres affaiblis par le manque d’eau, développent des scolytes (Petits coléoptères qui parasitent les arbres).

Encore plus intensif pour des économies d’échelle ?

La situation reste difficile. L’endettement étouffe les agriculteurs, la concurrence est féroce et les prix ne sont pas à la hauteur. La solution se trouve-t-elle dans le regroupement des exploitations pour des économies d’échelle ? “Ça ne me pose aucun problème, affirme Jérôme Mathieu. On parle des 1000 vaches, mais c’est un problème médiatique. Je ne crois pas aux Méga-exploitations“.

Vivre de son métier quel que soit le système d’exploitation

Les Belges, la Nouvelle Zélande occupent les marchés avec un lait à 200€/T, mais avec les contraintes, ils vont mourir aussi ! On est tous dans le même bateau”, remarque Mickaël Moulin.”Qu’on ne se serve pas de ces prix pour faire baisser les nôtres. Tous les agriculteurs doivent pouvoir vivre de leur métier, quel que soit leur système de production. L’important est qu’on reste nombreux !” rétorque Philippe Clément, président FDSEA.

Combat de coqs ?

Mais beaucoup capitulent ! “On élimine des exploitations avec des seuils planchers et pas de plafond. Qui a voulu la dérégulation, la fin des quotas ?” dénonce Dominique Barad, porte paroles de la Confédération paysanne. Des propos qui déclenchent une réaction vive de Jérôme Mathieu ex président de la FDSEA88. “On n’élimine rien du tout ! Xavier Beulin a été élu démocratiquement et c’est facile d’attaquer la FNSEA, mais qui d’autre a été capable d’organiser une manifestation d’ampleur ?”. La confédération répond Via Campesina (mouvement paysan international) fort de ses 800 millions de paysans !

TAFTA à la prochaine session

La motion proposée par la Confédération paysanne sur les accords TAFTA a été reportée pour avoir le temps d’étudier la question. Les différents courants sont d’accord sur une chose, l’impression que les gouvernements oeuvrent en catimini ! “Le Münster est concerné, argumente Daniel Gremillet. Le Canada pourrait mettre sur le marché un produit proche. Il faut faire attention qu’il n’y ait pas de distorsion de concurrence. Il y a urgence, parce que ça va très vite !”.

3 motions adoptées

La seconde a été adoptée. Elle concerne une prime pour les exploitants possédant moins de 10 vaches. Une 3e motion demande la révision du système des calamités, une enveloppe sécheresse et la mise en place d’un système assurance prairie. La 4e motion porte sur l’aide allouée à la Lorraine pour la trésorerie. La FDSEA et les JA demandent que l’attribution des aides soit en rapport avec la place occupée par l’élevage Lorrain. Le montant est pour l’instant de 3% pour un élevage qui en pèse 5% !  Ils veulent également un relèvement des prix laitiers, la mise en place d’un dispositif de gestion de crise et la transparence de l’affichage sur l’origine des produits transformés. Enfin, que les normes européennes ne se superposent pas à celles de la France !

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