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Cinéma – Jérôme Bonnell au coeur des affres de l’amour

Jérôme Bonnell, réalisateur de “A trois, on y va”, est fasciné par le rapport des êtres à l’amour. Pour ce 6e film, il explore la liberté d’aimer avec toutes ses facettes, son impact, son chaos, ses confusions, ses contradictions et ses conséquences sociales. Rencontre.

– Votre thème de prédilection porte sur les relations amoureuses et leur complexité ?

Oui. J’ai cherché à traiter d’autres sujets, à changer de genre, mais à chaque fois je suis rattrapé par ce thème du sentiment amoureux et des bouleversements qu’il impose. Ce qui m’intéresse c’est ce qui habite les personnages, les sentir vibrer, le contraste de personnes candides dans des situations inextricables, le chaos des sentiments intérieurs. Dans “A trois, on y va”, on parle de conflits, de déchirement, de mensonges. C’est intéressant parce que le mensonge est un terrain de tension. C’est l’occasion de filmer un acteur qui joue un acteur.

– Il y a un coté obscur, amour inaccessible, quête de ce qu’on ne pourra jamais avoir …

Le rapprochement inconscient de Micha et Mélodie est celui de 2 délaissés, de 2 solitudes. On est parfois bien seul au milieu des autres. Dans la vie, on est souvent attiré par des gens tristes, qu’on a envie de sauver. On est grisé par les obstacles. Il faut des absences, des manques, des ruptures pour exacerber l’amour. J’ai vécu ces déchirements et j’ai voulu en parler, parce que c’est la vie.

– Les personnages sont des tout jeunes adultes qui entrent dans la vie, pourquoi ce choix ?

Les personnages du film sont plein d’attentes, ils sont en devenir professionnel et amoureux et ils se heurtent à la réalité. Il y a un basculement entre l’innocence et le mensonge. Mais des personnages plus âgés n’auraient pas eu la même innocence. Il y aurait eu un rapport aux codes et à la morale. Et je voulais garder cette pureté, cette façon ouverte d’aborder le sujet.

– On y voit un questionnement sur d’autres façons d’aimer que le couple social, c’est un 2e degré ?

– Je raconte une histoire. Les clés sont émotionnelles. Mélodie fait exploser les codes, mais c’est plus un aboutissement de ce qu’elle vit, qu’un réel choix. Ce que je veux montrer c’est la confusion des sentiments, ce brouhaha intérieur, la fragilité, la transcendance des émotions et des contradictions.

–  Est-ce pour mieux parler d’intimité que vous avez fait le choix de filmer en plans rapprochés ?

Ce sont ces acteurs-là qui m’ont inspiré cette façon de filmer. Il y avait une telle alchimie entre eux, ils étaient lumineux. Tous trois ont une forte présence à l’écran, mais aucun n’éclipse les autres. J’avais envie de m’approcher au plus près et de saisir leurs expressions. Mais c’est aussi un contrepoint à l’aspect théâtral. Il y a un coté marivaudage qu’il fallait casser pour ne pas faire du théâtre filmé.

– Y-a-t-il une raison particulière à situer le film à Lille ?

La ville de Lille permet des couleurs et une lumière chaleureuse. La brique est chaude et c’est aussi la ville d’Anaïs Desmoustier (Mélodie) !

– Vous avez un lien particulier avec Épinal ?

J’y suis venu pratiquement à chacun de mes films. J’ai créé des liens avec certains spectateurs de la boite à film par exemple. C’est un bonheur de venir ici. J’adore que les gens me racontent mes films. Mais je ne veux pas mettre en évidence un point de vue, je filme des émotions et chacun imagine la suite.

– Et le titre ?

Il me plaisait et c’est un commencement : 1, 2, 3, partez ! 9a ouvre tous les possibles …

 

 

 

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