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Santé au travail – Pas assez de médecins !

L’EPSAT des Vosges (prévention de la santé au travail) alertait les parlementaires sur le manque crucial de médecins, qui empêche le service de remplir ses missions dans des conditions correctes. Les délais des visites d’embauche s’allongent et mettent les employeurs dans une position délicate.

En 2015, 7 médecins ont quitté la région ou pris leur retraite, et depuis, l’EPSAT des Vosges (Ensemble pour la prévention et la santé au travail) ne parvient pas à recruter. “Nous avons contacté une agence nationale et même internationale. Nous sommes en contact avec un médecin bosniaque, mais rien n’est fait”, alerte Martine Lenglin, directrice, qui avait réuni les parlementaires vosgiens pour faire remonter l’information et réfléchir à des solutions.

Éviter la dégradation de la santé au travail

Cette équipe pluridisciplinaire est chargée d’éviter la dégradation de la santé au travail. Elle compte 90 salariés. Elle conseille l’entreprise sur l’aménagement des postes, les produits allergènes à remplacer, propose des solutions pour agir sur la pénibilité ou pour se protéger de l’amiante, des poussières de bois ou de soudure. Elle travaille également au maintien dans l’emploi des personnes accidentées ou ayant eu une maladie professionnelle.

Les apprentis prioritaires

Autre mission préventive, la surveillance des apprentis tous les 6 mois pour qu’ils apprennent les bons gestes et aient conscience des risques en même temps qu’ils apprennent leur métier. “Et pas après une fois que les habitudes sont prises !“, insiste le Dr Martine Laroche. L’EPSAT est intervenue dans le secteur automobile en 2013, la boulangerie-pâtisserie en 2014, la boucherie en 2015 et le bois en 2016. “Nous devons intervenir sur l’amiante au CFA d’Arches et pour les fumées de soudage au CFAI de Thaon-les-Vosges”.

Plus de 5000 patients par médecin

Nous avons 25 médecins qui correspondent à 17,85 équivalents temps plein pour 83000 personnes à suivre. Soit un peu plus de 5000 patients par médecin. “La moyenne d’âge des médecins est assez élevée et pour former un médecin du travail, il faut 4 ans pour un généraliste et pendant ces 4 ans, il ne peut pas délivrer de certificat d’aptitude, c’est aberrant !”. Alors quand il faut choisir, parce qu’il n’y a pas assez de médecins, les apprentis sont prioritaires et les visites de reprise également. Des infirmières ont pris le relais des médecins pour une visite intermédiaire. 19 viennent d’être recrutées.

Que fait-on pour l’activité saisonnière, où on recrute en masse ?

Comment fait-on pour l’activité saisonnière où l’on doit embaucher en nombre sans qu’ils puissent obtenir une visite du travail ? questionne un employeur. On fait pression. On comprend bien les limites, mais on ne veut pas porter toute la responsabilité du monde sur nos épaules !”. C’est sûr que si ça continue, on n’aura plus de médecin du travail en 2020 ! , confirme le Dr Martine Laroche. Ce qui est sûr, c’est que la loi n’est pas adaptée au terrain, puisqu’on n’a plus les moyens d’assurer nos mission et la réforme a 10 ans de retard”. 

Le manque d’attractivité ne fait pas tout !

Certains cadres de grands groupes ont l’impression d’être puni, quand ils sont mutés à Épinal”, remarque un patron, qui laisse supposer que c’est pareil pour les médecins. S’il est certain que les Vosges présentent moins d’attractivité qu’une métropole, le problème ne se résume pas à ce critère. Certains, comme le député Michel Heinrich, aspirent à la fin de la libre installation et argumentent pour envoyer les médecins là où il en manque.  “90% de leurs revenus viennent de la Sécurité sociale, c’est vrai que l’intérêt de la collectivité devrait compter !”, renchérit un chef d’entreprise. Mais pour Daniel Gremillet, mieux vaut former des gens du coin car ce sont eux qui auront envie de revenir.

Et l’insertion ?

Le problème se pose également pour les entreprises d’insertion dont le suivi est lourd, la rotation importante et le budget très faible. Payer une cotisation pour 700 salariés met l’entreprise en difficulté, car ses recettes sont limitées. Peut-être pourraient-ils être suivis par la médecine préventive de la sécurité sociale ? “ Ce type de suivi n’est pas de notre mission“, reconnait le Dr Laroche. En tout cas, en attendant que les médecins affluent, le problème est posé et il va falloir trouver des solutions !

 

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