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Les habitants de la rue Sibille n’en peuvent plus !

Depuis 2 ans, les habitants de la rue Sibille subissent les nuisances de l’activité de l’entreprise Ray, qui se trouve juste de l’autre coté des jardins. Bruit du concassage de déchets minéraux, allers et venues des camions tôt le matin, raclement des godets, poussière en été. Les riverains ne supportent plus cette proximité et demandent à la ville, de trouver une solution.

L’entreprise Ray était là, avant les habitations résidentielles, mais apparemment son activité se faisait plus discrète. Avec les années, elle s’est étendue, a occupé le terrain et développé son activité. Elle est aujourd’hui soumise comme toutes les entreprises du BTP, à l’obligation de retraiter ses déchets. Elle ajoute donc à son activité régulière, le concassage des matériaux.

Lors du comité de quartier du 15 mars, les riverains présents ne cachent pas leur exaspération.

Depuis 2 ans, ils subissent des nuisances « qui mettent en danger leur santé » et ils en fournissent les preuves (photos et vidéos).

Une activité industrielle en quartier résidentiel

L’activité de la société Ray n’est pas pire qu’une autre mais elle se fait en zone résidentielle ! D’où un réel casse tête !

L’entreprise mène son activité sur sa propriété. Elle dépose ses matériaux, charge et décharge ses camions, concasse des déchets minéraux, stocke des graviers et du sable. Il en résulte du bruit, des va et vient de camions, des bruits de moteurs qui tournent, des godets qui raclent le sol, des bruits métalliques et de la poussière.

Activité qui pourrait être supportable une après-midi, mais pas régulièrement pendant 2 ans !

Ça démarre à 6h et ça dure toute la journée

Les habitants ne supportent plus d’être réveillés dès 6h, en période de pleine activité pour l’entreprise. « Et ça dure toute la journée sans arrêt ! Les camions défilent, les moteurs tournent pendant toute la livraison qui dure environ 13 minutes, et nous subissons le bruit et les odeurs de gasoil, c’est infernal !», déplore Pierre Zanoli, qui se fait le porte-parolesÇ de ces riverains sur les nerfs.

Pas question de manger dehors l’été, parce que la poussière assaisonne les assiettes. Impossible également d’ouvrir les fenêtres, parce qu’elle s’invite dans la maison !  Et même pas de pause le dimanche, où le karcher prend le relais …

2 pétitions signées par plus de 30 personnes

En octobre 2011, les habitants ont fait circuler une pétition. Signée par 35 personnes des rues Yvan Sibille, Lamartine et Courtes-Royes, elle a été transmise à la mairie. Les services de la ville ont rencontré l’entreprise à plusieurs reprises, puis ils ont tenté une réunion de médiation, mais chacun a fini par camper sur ses positions. L’entreprise a les contraintes de son activité et si elle veut bien planter une haie et diminuer la hauteur de ses tas, il n’est pas question de changer les horaires ni d’arrêter de concasser !

En octobre 2012, nouvelle pétition pour rappeler à la ville que le problème est toujours le même. Plusieurs familles ont consulté un avocat, Maître Thibault Cuny, qui intervient pour l’instant en tant que conseil et elles ont envoyé au maire, Michel Heinrich, une demande d’usage de ses pouvoirs de police par rapport au code de l’urbanisme. Une demande qui a été renouvelée au Comité de quartier.

Une étude d’impact sonore

« L’entreprise Ray n’est pas une entreprise classée, explique le maire. Seule, l’activité de concassage relève de la réglementation. Je comprends bien votre problème, mais je n’ai pas le pouvoir d’intervenir autrement qu’en réalisant une étude sur l’impact sonore ». Cette étude sera mise en place en avril et la ville se dit prête à prendre les mesures nécessaires si le bruit dépasse les décibels autorisés. Un premier pas, mais insuffisant !, jugent les riverains.« C’est à vous de faire le nécessaire pour que la société aille ailleurs ! », rétorquent-ils. « Je veux bien exercer mon pouvoir de police, mais je dois le faire légalement !  Au-dessus de moi, il y a la loi !», s’insurge Michel Heinrich, face à la véhémence des riverains, qui ne se contentent plus de cette réponse.

Ailleurs ?

Les habitants ne veulent plus continuer à subir, et déménager n’est plus possible car ils ont investi dans leur maison, qui du fait de la proximité de l’entreprise, a perdu énormément de sa valeur, surtout avec une vue sur les tas de gravier !

« La seule solution serait effectivement de trouver un terrain excentré sur une zone d’activité. Nous sommes en train d ‘en discuter avec le chef d’entreprise, concède Michel Heinrich. Mais laissez-nous du temps !»

B.Boulay

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