Festival de géographie – Entre aspiration et politiques publiques …

La 25e édition s’est ouverte vendredi à Saint-Dié pour 3 jours d’échanges divers sur ce qu’est “habiter la terre” et sur ce que ça implique. Habiter, c’est une organisation dans l’espace des relations humaines et il y a un impact social, économique, d’aménagement du territoire, environnemental… Cette façon de construire son chez-soi et d’aménager son quartier, sa ville se répercute sur les relations au monde.

De quoi rêvent les êtres humains ? D’avoir leur maison ! “C’est pour eux, un signe de réussite sociale, une conquête”, souligne Christian Perret. Mais en a-t-on encore les moyens ? C’est un aller retour continuel entre l’aspiration à l’intimité d’un chez soi et la rapidité de la projection dans le monde avec les réseaux sociaux et l’Internet. Le développement des transports et des nouvelles technologies sont de vrais bouleversements.

Créer son espace personnel ici ou ailleurs

“Habiter, c’est faire l’expérience de l’espace, de la mobilité, déclare Béatrice Collignon, géographe et quand j’arrive quelque part, je dispose quelques objets personnels, mes “doudous”, pour recréer mon espace domestique”. “Habiter c’est investir par l’imaginaire et c’est toujours culturellement situé“, enchaîne David Valence, maire de Saint-Dié-des-Vosges. Pour le préfet des Vosges, Gilbert Payet, Réunionnais, ce sont les tongs qui sont toujours près de l’uniforme, symbole du “chez lui” à l’officiel “ailleurs” !

Dans l’habitat comme dans un vêtement

L’habitat est lié à la culture, mais aussi à la géographie. On n’habite de la même manière chez les inuits, en Afrique, en France ou en Amazonie.”Je me coule dans l’habitat comme j’endosse un vêtement”, poursuit Philippe Descola. Il fait part de l’expérience, qu’il a vécue en habitant dans un bidonville : “J’ai vu la ville d’une manière complètement différente, comme d’anciens chasseurs cueilleurs”.

On interprète son habitat

Preuve qu’on interprète son habitat en fonction de valeurs et d’un mode de vie. C’est aussi par cette interprétation, qu’ un habitat valorise ou stigmatise, (comme le fait d’habiter certaines banlieues peut pénaliser ceux qui y vivent).

La bonne échelle ?

 

Autre question :   “Dans quel groupe est-ce que je me reconnais ? Celui de la Déodatie, des Vosges, de la grande région ou encore plus avec les pays frontaliers ?”. Quelle est la bonne échelle pour quoi ? Une question que se posent toutes les collectivités à l’heure des diminutions de dotations. “Nos préoccupations sont locales, mais il faut parfois dépasser le local, enchaine Gilbert Payet. L’habitat est lié à des politiques publiques.Et ceux qui n’habitent nulle part ?”J’ai une pensée pour tous ceux qui n’habitent nulle part, interpelle Jean-Pierre Moinaux, vice-président à la région, chargé de la culture. Ils sont aussi du monde. Ils ont été délocalisés et ne peuvent plus se poser ! Habiter quelque part, c’est un privilège, une chance !”. “Le lien doit s’établir entre habitat, identité et citoyenneté”, conclut Jean-Pierre Moinaux.

 

 

 

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