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Festival de sculpture de La Bresse – Gourmandise à buriner

Depuis une semaine, une quinzaine d’artistes et 6 élèves de lycées professionnels concrétisent  “leur gourmandise”. Qu’ils la conçoivent comme une caresse, belle à croquer, avec la suavité du caramel salé, provocante en déroulé d’organes ou jusqu’à plus soif, les formes s’affinent, se lissent et s’affirment, toutes en courbes et plaisirs, coulantes de sensualité et de volupté.

La gourmandise se décline au féminin. Qu’ils l’imaginent repue, débordante, élancée ou belle à croquer, elle est femme exceptés pour 1 ou 2 projets.

Repu et saturé

Seul l’Espagnol, José Manuel Rodriguès Trigueros imagine la gourmandise comme un notable repu, avec une cascade de plis graisseux. On sent l’homme de pouvoir qui n’a jamais eu à gagner son pain. Apprécie-t-il encore cette abondance ? On l’imagine allongé au temps des romains, saturé d’aliments précieux que d’autres n’osent même pas convoiter !

Le temps nous avale

Le Belge Christophe Deman joue la provocation en ne retenant que les organes, de la bouche avalante d’où sort une langue avide jusqu’aux ondulations intestinales à la fois fascinantes et repoussantes. Un intestin serpent tentateur ou ver solitaire, qui dévore tout ce qui est à sa portée, avec une référence au Peter Pan de Loisel à la recherche du temps perdu. “Le temps nous avale, commente-t-il, un peu comme ce “grand gourmand” qu’il a créé.

Après l’assaut de la pomme

Interprétation plus poétique pour son voisin, le Canadien Bernard Hamel. Son petit enfant s’attaque à une pomme gigantesque et magnifique, les yeux plein du mystère de la vie, puis il s’endort rassasié à l’ombre du trognon. Est-ce le fruit défendu ? L’image et la forme du trognon le séduisent, les contrastes aussi, entre le lissé de la peau et les a-coups des dents. “J’aime le coté fantastique, féérique, semi réel de cette histoire, un peu comme Jack et le haricot magique”.

Fluidité et sensualité

Pour les autres, la gourmandise se décline toute en rondeur ou en fluidité en un flot de sensualité. La belge Josia Gozdz la voit Belle Hélène, chaude et pulpeuse drapée de feuilles de chocolat, dessert offert et savoureux. Marco Martello allonge sa muse sur une glace en un corps à corps langoureux et Mireille Vanson Corfu qui vient de la couture, en fait une robe en chocolat aux courbes élancées près du corps sur des arabesques de chantilly.

Où est le pouvoir ?

Pour les Africains, l’image est plus complexe. On sent la faim effleurer derrière la gourmandise et le pouvoir en être maître. La bouche prédomine et la main bourre la nourriture jusqu’à transpercer le corps. “Je fais, je ne dis pas”, refuse Antoine Antinwendé Bambara du Burkina Faso. Mais si la gourmandise emplissait la vie et la dévorait ? Entre crocs et civilisation, jusqu’à plus soif…

Le regard de Jean-Yves Barlier

 

 

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